Présentation :
Peut-on vraiment guérir ?
-Effacer définitivement, sans laisser aucune trace, la maladie, l’accident, le traumatisme ?
Marie Goussé nous présente ses « Réparées ». Ainsi au cours de notre déambulation dans la Chapelle de Saint Julien l’Hospitalier, nous rencontrons : debout de hautes robes-sculptures, aux matières à la fois souples et rugueuses. Suspendues dans la nef et posées dans le chœur, d’immenses ailes aux couleurs empruntées à l’art roman. Aux murs, de plus petites sculptures rappellent les exvotos. Au sol, de fragiles barques de papier remémorent que « …dans une partie de sa vie, Saint Julien aide à passer le fleuve avec une barque et accueille les pauvres et les lépreux dans un petit hospice… »
De mystérieuses installations appellent le regard à se dégager d’une matérialité pesante.
Les nouvelles créations bruissent de leurs conversations à travers l’espace de l’ancien prieuré. Toutes ces œuvres ravivent le merveilleux de l’histoire de Saint Julien l’Hospitalier et de son lieu.
L’artiste plasticienne nous offre « une traversée de paysages » parmi ses « Réparées ».
Elle nous invite ainsi à jouer avec ces questions, via la métaphore d’images produites par un assemblage d’objets incomplets, détournés, désaffectés de leur usage.
Les ustensiles désinvestis, cassés, jetés, ne reviendront jamais à leur état initial.
Elle nous parle de la vie, de l’esprit, en se saisissant de matières.
L’artiste accorde une seconde vie, différente de la première aux objets mis au rebut.
Il ne s’agit pas d’une rénovation. L’utilitaire est réformé.
Comme les humains pour se relever d’une épreuve, les objets recueillis par Marie Goussé sont nettoyés, cautérisés, cicatrisés, prolongés, mais pas guéris.
Ils sont transformés, enrichis d’un sens différent ; y sont greffés d’autres fragments d’objets ou des éléments et matières disparates.
Par exemple, l’utilisation récurrente de textiles, de plumes, de cheveux et de végétaux associés à des ‘outils’ évoque les pansements, les mues, les enveloppes, le renouvèlement.
Et nous visiteurs faisons l’expérience de restes d’objet familiers qui nous sont devenus étrangers, et mystérieux. Ils interrogent, -l’on y regarde à deux fois, – on y revient, -on s’y confronte.
Un objet qui n’en est plus un, parle : « J’ai survécu, je vois, je te regarde. »
Une connivence préexiste entre la démarche de Marie Goussé et la vie hospitalière passée de La Chapelle. Ses œuvres rendent perceptibles ces résonances du travail d’apaisement, de recouvrement et ces mystères du temps où le lieu fut un hôpital pour lépreux.
Son site internet : http://www.marie-gousse.fr